Racynthe, c’est d’abord un lieu isolé.
C’est un plancher multiple, à la foi île, bibliothèque, forêt, laboratoire, on ne sait plus vraiment si c’est un intérieur ou un extérieur.
Le temps a passé, les souvenirs se sont accumulés.
Ici, ils sont deux.
Ils tentent des rituels pour invoquer et faire revivre ce qui n’existe plus. Ils ouvrent des livres, des boites, des racines à la recherche d’informations sur le fonctionnement de cet endroit.
Il s’agit de retracer, de faire l’inventaire, au sein de ce centre névralgique. Ils appellent la foule, invisible. Ils captent et matérialisent le moindre signe d’énergie, pour lui donner une forme, un son.
Ils sont arrêtés à une sorte de terminaison centrale : c’est le bord et en même temps c’est le centre. C’est à la fois en dessous, au-dessus et entre. Ce sont des strates resserrées, où les corps ouvrent des espaces et se contorsionnent pour circuler. Ils bougent de façon instinctive, déployant leurs extrémités comme des antennes dans cet espace où ils sont presque aveugles.
Ici, il s’agit de percevoir.
Dans une esthétique sombre et poétique, ce duo tente d’éloigner les certitudes, laissant le public libre de s’attacher à un élément en particulier, de faire confiance à un récit troué, propice à la perte du fil de l’histoire, comme on perd la mémoire.
Le Cirque Jafarson
Auteur.e.s et interprètes Rachel Cazenave et Victor Kastel
Conception scénographie Rachel Cazenave, Victor Kastel, Justin Papy.
Création sonore Victor Kastel
Création lumières en cours
Création costumes Zoé Pétrignet
Chargée de production et diffusion Nora Calderon