A quoi ça tient, l’imagination ?
A-t-on vraiment besoin de rêver pour se construire ? Comment se construit-on quand on n’a pas de rêves ? Pas de désir ?
De nombreux.euses adolescent.e.s appartenant à la génération dite « Génération Y nostalgique et mélancolique » font état d’un désintérêt profond pour leur avenir et d’une incapacité à se projeter dans des figures valorisantes et fantasmées d’iels-mêmes.
Nostalgiques d’une époque qu’iels n’ont jamais connue, ces adolescent.e.s se tournent volontiers vers un passé envisagé meilleur que ce que l’avenir pourrait leur réserver. Résigné.e.s face à une société éminemment inhospitalière et un avenir peu réjouissant, le rêve, le désir, l’enthousiasme et l’engagement disparaissent peu à peu de leur quotidien.
Dans un univers onirique aux influences musicales trip-hop électro et textes poétiques, Laurent-Pierre Collette (compositeur / musicien) et Laurie Montamat (autrice / comédienne) explorent les liens qui se tissent entre les postures sociales et les pensées intimes qui construisent l’identité sensible d’un individu. C’est au sein d’une installation quadriphonique immersive que ce duo invite les spectateurs à plonger dans les méandres d’une pensée en mouvement. Véritable ôde à la complexité des émotions, à la richesse des paradoxes et des doutes si caractéristiques de l’espèce humaine, cette expérience sensible tente d’interroger la binarité et le manichéisme qui régissent nos sociétés contemporaines.
Aphélie Compagnie